Un patrimoine public à exploiter
Il existe, à Carnières, Morlanwelz et Mont-Sainte-Aldegonde, un patrimoine public très apprécié par des Liégeois, des Bruxellois, des Namurois, des Anversois ou des Gantois mais peu connu des habitants de l’entité morlanwelzienne : les sentiers et les ruelles.
C’est ainsi que l’on voit débarquer, à la gare de Carnières, des randonneurs solitaires ou des groupes d’amis de la nature qui vont rejoindre un tronçon du très réputé GR 12 ou du plus récent GR 412 appelé « Chaîne des Terrils ».
Il arrive aussi qu’un car de grande capacité dépose, sur la place de Carnières, des VTTistes qui vont parcourir un pittoresque réseau à travers les quartiers habités, les bois et la campagne de notre entité.
Certains marcheurs ou cyclistes vont même jusqu’à se lancer même à l’assaut d’un terril.
Les clubs de marcheurs locaux ou extérieurs sont nombreux à baliser un itinéraire dans ces chemins.
Et enfin, nombreux sont aussi les cavaliers qui aiment se promener dans ces allées vertes.
Il s’agit donc bien d’un patrimoine qui mérite d’être reconnu autant qu’un monument historique. Nos sentiers et nos ruelles ont été façonnés au fils des ans, voire des siècles, pour faciliter le déplacement des hommes vaquant à leurs occupations.
D’abord, ils ont permis d’accéder aux champs et aux pâtures (rue des Escossons vers Collarmont) et aux lieux de cultes (rue de la Vieille Eglise avec son escalier).
Pour développer le commerce, des grandes voies de communication ont été créées afin de relier de grandes cités (chemins de Mons à Namur à Collarmont et au lieu-dit Chien qui pisse).
Au moment de l’essor industriel, et avec celui-ci l’éclosion démographique, de nouveaux chemins ont conduit les travailleurs vers les sablonnières (rue du Bois des Faulx), les charbonnages (allées dans le Bois d’Hairmont, les ateliers métallurgiques (du pont du Condu à la rue des Ateliers) ou les cimenteries (rue du Bois des Faulx). C’est aussi à cette époque que se sont développés les hameaux et les liaisons pédestres entre eux.
L’instruction obligatoire et la construction d’écoles verront apparaître de nouvelles pistes, cette fois empruntées par les enfants (rue des Ecoles et rue Ferrer). Des raccourcis se dessineront pour rejoindre les stations ferroviaires (entre la gare de Carnières et la rue Ernest Petit).
Aujourd’hui, on devine encore facilement les origines de ces voies de communications.
Certains de ces chemins sont devenus des routes carrossables mais beaucoup d’entre eux ont conservé leur caractère pédestre et nous offre aujourd’hui un maillage exceptionnel dans un paysage combinant des décors urbains et ruraux.
Ce réseau évolue. Soit des sentiers ou ruelles disparaissent ou sont menacés de disparition, soit de nouvelles voies apparaissent grâce à de nouvelles habitudes (exemple : le tronçon de la ligne 30 entre la rue du Polichêne et la chaussée Brunehault permet de relier à pied les centres de Carnières et de Morlanwelz en un quart d’heure; il est très fréquenté les jours de marché).
Les sentiers et les ruelles sont des espaces publics. Ils sont ouverts à tous les citoyens pour leurs commodités ou leurs plaisirs; ils sont aussi sous la protection de la population. Il convient de ne pas y abandonner des emballages, des canettes, des bouteilles et encore moins des poubelles. Le simple fait de ramener ces déchets à la maison évite une charge financière énorme pour la collectivité. Ne vaudrait-il pas mieux que cette dépense soit consacrée à l’entretien, aux réparations et à la réhabilitation de ces vieux chemins dont nous pouvons nous enorgueillir. Quelle que soit la saison, les parcourir à pied, à vélo ou à cheval offre du plaisir et les maintenir en bon état contribue fortement à une bonne qualité de vie.
C’est pourquoi l’association « Sentiers de la Haute Haine », constituée de bénévoles, s’est donné comme objectif d’être un observatoire des sentiers et ruelles qui sillonnent nos trois villages et ses nombreux hameaux. Elle est en train de dresser l’inventaire des chemins pédestres avec un état des lieux et de rechercher les moyens de réhabiliter ou d’améliorer certains d’entre eux. Nous avons sollicité l’accompagnement du pouvoir communal (n’y a-t-il pas là une opportunité de créer un attrait touristique profitable à notre commune ou d’améliorer l’image qu’en ont ses habitants ?). Nous avons reçu une écoute bienveillante et nous espérons impulser une dynamique chez nos édiles communaux avec plusieurs projets.
Notre association est ouverte à tous ceux qui sont attachés à la préservation de leur environnement naturel.
On y vient quand on veut, soit pour y faire une proposition, soit pour écouter l’exposé des projets et donner un avis ou tout simplement pour participer à l’une de nos balades mensuelles. D’une durée d’environ deux heures, celles-ci se font chaque troisième dimanche du mois, sur un rythme de pas familial, au départ de la place de Carnières, rendez-vous à 9 heures 45.
La participation est gratuite et il ne faut pas réserver (info : 064/44.59.40 ou 0497/46.34.93).
Venez découvrir de superbes paysages que vous ne soupçonniez pas ! Et, avec nous, agissez pour préserver intact un patrimoine exceptionnel en portant un regard appuyé sur l’état des sentiers et ruelles.
Pour « Sentiers de la Haute Haine »,
Mimie Lemoine.